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La honte de soi et l'homophobie intériorisée

 

"J’ignorais que le dégoût est une des formes de l’obsession, et que, si l’on désire quelque chose, il est plus facile d’y penser avec horreur que de n’y pas penser. J’y pensais continuellement." Alexis ou le Traité du Vain Combat, Marguerite Yourcenar

 

 

Avoir honte d'avoir fait quelque chose est tout à fait normal et arrive à tout le monde. Avoir honte de qui l'on est n'est pas normal et n'est pas sain. De nombreux homosexuels, jeunes et moins jeunes, sont honteux d'être homosexuels. Si ce sentiment persiste, il y a le risque de développer ce que l'on appelle de l'homophobie intériorisée, c'est-à-dire d'intégrer en soi les jugements négatifs de la société contre les homosexuels, de se sentir coupable d'être homosexuel.

 

Ce sentiment de honte empêche les garçons et les hommes d'exprimer entre eux de la tendresse et de l'affection, non seulement publiquement mais parfois également en privé, dans leurs relations de couple par exemple. En inhibant et en cachant leur désir de tendresse et de relation amoureuse, les hommes homosexuels renforcent paradoxalement l'idée largement répandue que l'homosexualité n'est qu'une affaire de sexe et non d'amour.

 

Ce sentiment de honte comme les difficultés et les normes de la vie homosexuelle expliquent que seuls 30% des gays de Genève acceptent bien leur homosexualité et 20% préfèreraient ne pas être homosexuels.

 

C'est parce que cette question de la honte est au centre du vécu homosexuel que les gays ont créé les défilés de la Gay Pride. L'opposé de la honte est la fierté qui se dit "pride" en anglais.

 

 

"Être gay n’est pas un choix, c’est une question d’acceptation. J’ai dû apprendre à écouter mes désirs profonds et à surmonter mes peurs, à faire abstraction des autres, de la société, de la religion… J'ai longtemps été conditionné. Il m'a fallu du temps. Je sais maintenant que l'homosexualité n'est pas forcément synonyme de plans cul et de menonges." Emmanuel Moire, interview dans le magazine Têtu, novembre 2009

 

 

 
 


 
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photo: Etienne Delacrétaz
 
   
 
 
 
   
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