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Le coming out, pourquoi et comment ?

 

Le coming out, c'est quoi?

 

L'expression "coming out" définit le processus individuel de reconnaissance de son homosexualité (ou bisexualité), d'acceptation de cette différence pour soi puis d'annonce de son orientation sexuelle à autrui.

 

"Coming out" vient de l'anglais."Coming out of the closet" signifie "sortir du placard". Un placard symbolique, bien entendu, où notre identité sexuelle était jusqu'alors dissimulée.

 

Le coming out n'est ni un trouble psychique ni une maladie. Cependant, le coming out d'une jeune lesbienne peut se dérouler bien ou mal.  Ce processus délicat a une telle importance sur sa santé et sa vie future qu'il est indispensable d'en parler ici.

 

Au Canada, les conditions qui permettent ou empêchent le coming out des jeunes gays et lesbiennes sont considérées comme un déterminant officiel de la santé de la population.

 


Pourquoi et comment faire son coming out ?
Doit-on forcément le faire ?


Le fait de parler de son homosexualité est une décision très personnelle. Il est important de le faire volontairement et lorsque nous nous sentons prête.

Ne pas pouvoir parler ouvertement de ses sentiments, mentir sur le sexe de la personne aimée, surveiller constamment son langage, avoir en permanence peur d’être découverte demande une énergie très importante et peut générer un grand stress. On peut avoir l’impression de mener une double vie, de ne plus pouvoir partager grand-chose avec ses amis ou sa famille si on doit cacher cette partie importante de nous-même. Vivre un coup de foudre ou une rupture amoureuse peut entraîner un besoin intense d’en parler autour de soi.

Pour commencer, mieux vaut choisir une personne de confiance et choisir un moment approprié. Comme on ne peut jamais savoir d’avance la réaction d'autrui, il est judicieux de prévoir aussi des personnes de soutien au cas où les choses se passeraient mal.

La plupart des personnes qui ont fait leur coming out parlent d’un grand soulagement, comme si elles s’étaient libérées d’un coup d’un secret devenu trop lourd. Le fait d’en parler est en général un moment de grand stress, mais on se sent généralement mieux après, soulagée avec l’impression d’être plus authentique.

Tout le monde ne réagira pas forcément bien d’emblée. Tout comme il faut du temps pour intégrer et accepter que l’on est soi-même homosexuelle, l’entourage et plus particulièrement la famille auront souvent besoin de temps pour intégrer l’information.

Le coming out est un processus qui dure toute la vie. Nous rencontrons de nouvelles personnes, nous sommes placée dans de nouvelles situations où la question se posera à nouveau. A chaque fois, vous êtes la seule à pouvoir décider ce qui est le mieux pour vous à ce moment-là.

 

"En son temps, Papa, je me suis posé une question simple: puis-je renier tout ce que je ressens et que je suis, passer à côté de l'amour, du bonheur, de la vie en somme; et de surcroît prendre les gens que j'aime pour des dupes, leur faire croire que je suis quelqu'un que je ne suis pas?


Non, je ne puis pas. Car exister ne me suffit pas, il me faut vivre. Et au grand jour, de surcroît. Je suis comme ça, je supporte mal la dissimulation. Donc le dire: coming out. Ca, il faut que je te le dise, Papa, ce n'est pas vraiment une partie de plaisir. Je crois même que ça a été la plus grande épreuve de ma vie.


Et tu sais pourquoi? Parce que moi-même j'ai été homophobe, moi-même je me suis coincée dans des rôles qui n'étaient pas les miens, avec une telle application que j'ai failli en mourir. Par peur, par conformisme, par lâcheté sûrement. Mais aussi parce que personne ne m'a jamais dit que si j'aimais une fille, cela pouvait aussi être bien. Personne, jamais."


Tiré de "A visage découvert", de Stéphane Riethauser, éditions Slatkine, 2000

 
 


 
blues-out
photo: Etienne Delacrétaz
 
   
 
 
 
   
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